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Les marchés de l’Asie du Sud-Est : une croissance inespérée

04.04.2013

Lors des chutes de l’économie mondiale en 2008 et en 2010, l’Asie du Sud-Est a maintenu sa croissance. L’intégration des pays de l’ASEAN pour aboutir à un marché unique en 2015, l’AEC (Communauté Economique de l’ASEAN), offre de nouvelles opportunités aux entreprises dynamiques du secteur des plastiques et du caoutchouc, en particulier dans le contexte de ralentissement actuel en Europe et aux Etats-Unis.

Les 600 millions de consommateurs de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) poursuivent une tendance ascendante optimiste. Alors que l’ASEAN était longtemps restée ancrée aux Etats-Unis et en Europe pour ses revenus à l’exportation, une priorité de plus en plus forte est donnée à la consommation régionale et a permis au groupe d’échapper à la crise mondiale. L’industrie des plastiques de la région maintient une progression annuelle moyenne de 9% et brave les chutes de demande, la volatilité des prix, les contraintes de capacité et la pénurie de main-d’œuvre.

Confirmant les initiatives commerciales, tels l’accord de libre-échange de l’ASEAN (AFTA) en 2010, qui ramena les taxes sur l’importation à entre 0 et 5%, et l’accord de libre-échange entre l’ASEAN et la Corée (AKFTA), l’accord commercial avec la Chine (ACFTA) et l'initiative du 3E (Expanded Economic Engagement) dynamiseront très certainement les opportunités d’investissement au sein de l’ASEAN. Ceci devrait être renforcé vers 2015 par la consolidation de l’AEC (Communauté Economique de l’ASEAN), dont l’objectif est un marché et une base de production uniques avec suppresion des taxes entre pays membres.

Les conditions économiques améliorées et le contexte industriel favorable à Singapour, en Malaisie, en Indonésie, en Thaïlande et aux Philippines ont attiré des investissements significatifs sur le marché des plastiques techniques de l’Asie du Sud-Est. Selon Frost & Sullivan, il fut estimé à 1,6 milliards d’euros en 2011 et atteindrait 3,2 milliards en 2018, augmentant d’au moins 10 à 15% sur huit ans grâce aux fortes ventes d’appareils électriques et de véhicules dans la région.

De plus, la demande de véhicules plus économes en carburant et conformes aux régulations d’émission de CO2, de moteurs plus petits, à turbocompresseur, et d’éléments allégés perce localement et booste le marché des plastiques techniques.

A Singapour, l’électronique imprimée et organique, ainsi que l’électronique verte, la bioélectronique et les dispositifs de sécurité, constituent des secteurs de croissance émergents pour le secteur des plastiques du pays. Le Conseil de Développement Economique (EDB) estime que l’électronique imprimée représente déjà 10% de sa production totale d’électronique et croîtrait de 30% pour 2020, pendant que BCC Research prévoit une augmentation du marché mondial de plus de 9,4 milliards d’euros pour 2016.

Le marché des matériaux biorenouvelables, qui devrait croître à un taux supérieur à 19% jusqu’en 2018 selon Frost & Sullivan (Strategic Analysis of the Asia-Pacific Biorenewable Materials Market), est ciblé par la stratégie du gouvernement thaïlandais visant à transformer le pays en plate-forme des bioplastiques pour 2021.
Il repose également sur la capacité thaïlandaise d’acide polylactique (PLA) d’origine biologique, qui atteindrait 721 000 tonnes en 2020 selon l’agence d’innovation nationale (National Innovation Agency, NIA) et le nova-Institut en Allemagne En comparaison, la capacité de PLA en Asie dépasserait 350 000 tonnes. Mais elle sera presque entièrement exportée, car la demande domestique reste encore faible.

L’Indonésie est précurseur dans le secteur des emballages, avec une demande domestique conséquente issue des industries alimentaire et pharmaceutique domestiques, où les revenus ont augmenté de 11% pour atteindre 3,27 milliards d’euros en 2012. La consommation de plastiques y augmenta de 3 millions de tonnes en 2012 et presque 70% de leur utilisation, tous plastiques confondus, concernait l’emballage de nourriture et de boissons.

Pendant ce temps, le secteur des appareils médicaux de Malaisie devrait atteindre 1,27 milliards d’euros en 2015. Comprenant 190 entreprises d’appareils médicaux, qui produisent des gants, des cathéters, des aiguilles de canules, des produits orthopédiques et d’autres produits à valeur élevée, cette industrie du pays a été désignée comme prioritaire par la National Key Economic Area (NKEA). Les autorités du développement des investissements (Malaisian Investment Development Authority, MIDA) estiment qu’elle est prête à répondre à la demande croissante régionale alimentée par une population vieillissante, l’accès élargi aux soins médicaux, les changements de style de vie et la tendance accrue au tourisme médical.

Au Vietnam, le secteur des plastiques a gagné entre 15 et 20% en 2011 et devrait encore croître pour 2020, mais il y est moins compétitif car le pays importe encore beaucoup de matières premières et de machines dans ce domaine.

Pendant ce temps, l’éventail de performances de certains membres de l’ASEAN dans le segment de l’automobile prouve que non seulement la demande, mais aussi des paramètres comme le soutien du gouvernement, la modernisation des installations et la localisation, sont d’importants facteurs de croissance. Par exemple, la faible demande domestique de véhicules aux Philippines pourrait amener quelques-unes des usines sur place à fermer. De même, la taille relativement petite de l’industrie pourrait nuire à la consommation de plastiques techniques et de caoutchouc, même si le PVC devrait profiter d’une croissance de 6% du secteur de la construction.

Son emplacement stratégique permet toutefois à la Thaïlande de rester une plate-forme automobile d’Asie, avec une industrie automobile augmentant d’un taux de 8,1% du PIB environ et une capacité locale de 2,3 millions d’unités prévue pour 2014. Les différents accords de libre échange où elle est impliquée et le soutien du gouvernement boostent sa compétitivité.

Généralement parlant, une industrie automobile saine dans l’ASEAN génèrera une demande élevée et contribuera à faire augmenter le prix du caoutchouc, en particulier pour les premiers producteurs asiatiques que sont la Thaïlande, l’Indonésie et la Malaisie, qui représentent 67% de la production mondiale.